Pourquoi tant de peurs et si peu d’indulgence envers soi-même?

Il existe en chaque être humain un poison commun: le rejet de soi.
Avez-vous déjà observé : quel est l’être avec lequel vous êtes le plus exigeant, le plus dur dans vos jugements, celui qui reçoit la plus forte pression, dont les actions ou non actions sont jugées, ressassées, regrettées. Avez-vous déjà remarqué que le même comportement chez autrui retiendra à peine votre attention, alors que pour votre propre personne il entrainera une rumination mentale avec une ribambelle d’émotions de culpabilité, de remords, de frustration.
Pourquoi si peu d’indulgence envers soi-même?


Peut-être vous souvenez-vous : vous êtes nés innocents. Jusque l’âge de trois ans environ, votre vitalité, votre enthousiasme à découvrir le monde était sans borne. Vous étiez authentiques, en perpétuel changement, et vous adaptant naturellement au monde. Rien ne vous arrêtait, le concept de confiance en soi ne vous effleurait même pas l’esprit.
Vous n’aviez pas de filtre, vous exprimiez spontanément vos pensées et vos émotions. Vous étiez plein d’admiration pour vous-même, égocentrique, vous étiez le roi. Vous étiez pleinement vous-même. La vie s’exprimait simplement à travers vous, et cela procurait de la légèreté et de la joie autour de vous.
Vous ne vous sentiez pas seuls, pas abandonnés, il n’y avait pas de peur, peur de ne pas être considérés, reconnus, appréciés, d’être mis à l’écart du groupe, rejetés. Pas de peur de blesser l’autre par vos mots, ou vos comportements.
Que s’est-il passé?

L’histoire qui vous a été contée depuis votre naissance est devenue votre personnalité. Elle vous a enfermé dans des croyances qui ont façonné votre réalité.
Vous avez commencé à vous sentir une personne à part entière, une personne séparée des autres, séparée de tout. Vous avez commencé à avoir peur, peur d’être seul, peur d’être abandonné, peur de souffrir.
L’héritage trans-générationnel psychique et émotionnel des deux lignées familiales a installé son programme tel un logiciel dans un espace disponible. Tout cela a fini par vous figer dans des croyances, des habitudes, des comportements. Cela vous a défini et limité.

Pour quelques miettes d’amour, de reconnaissance, de considération, d’appartenance au groupe familial ou social, vous avez commencé à vous mentir à vous-même. Vos aspirations et vos rêves ont été étouffés.
Votre mental déchiré par la dualité, a tenté en vain de bannir certaines émotions.
De libres, vous êtes devenus mendiants. De vivre pleinement, vous êtes entrés en mode survie, tels des robots.
Il fallait se plier à la raison, aux règles sociales et renoncer à vos besoins profonds.

Tout n’est pas perdu loin de là. Il y a une issue et c’est le moment.
Reconnaitre le “jeu” de la conscience est la première étape.
La première étape vers la libération.
Ouvrir les bras à la peur d’être rejeté, la peur d’être soi, la peur de vivre.
L’observer. L’accueillir.
Etre doux avec soi. Etre bienveillant. Comme vous le seriez avec un enfant.
Se pardonner de se rejeter.
Se pardonner de se haïr.
Se pardonner sans réfléchir, la réflexion empêche le pardon.
Se permettre de remplacer la raison par l’intuition.

Laisser cet être humain tranquille. D’ailleurs, la plus belle preuve d’amour que l’on puisse offrir à l’être aimé, n’est-elle pas de lui permettre de se livrer à l’égoïste tranquillité?

Caroline Karout

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