Depuis quelques temps, je réalise des projets passionnants, des projets qui me tiennent vraiment à coeur et qui nourrissent chacune des parties de mon être. Je suis tellement enthousiaste et impatiente de les voir se réaliser que je redouble la cadence.
Je pose des objectifs élevés, des échéances très optimistes. J’ai des listes de tâches à exécuter, de personnes à appeler, à rencontrer. J’aime mes projets, ils sont en accord avec mes valeurs, je rencontre des personnes passionnantes et inspirantes. J’ai la tête qui bouillonne de mille idées à la seconde. Mais voilà sans que je ne le vois venir, ce qui devait arriver arriva.
Au bout d’un moment, la pression est trop forte, je n’en peux plus, je suis au bord de l’explosion. Je ne suis plus capable de regarder mon bureau ni mon ordinateur sans ressentir dans ma tête et dans ma poitrine comme des décharges électriques. Tous ces projets qui me transportent, me voilà incapable de les voir en peinture : Comment n’ai-je pas prêté attention aux signes avant coureurs ?
Moi qui dans le cadre de mon travail suis amenée à rencontrer et à accompagner des personnes en burn out… Aurai-je oublié d’appliquer à moi-même tout ce que je transmets à mes patients? Alors je prends conscience que mon corps vient une nouvelle fois de me rappeler à l’ordre. Une nouvelle fois j’ai oublié et j’ai couru, j’ai couru trop vite et comme la plupart d’entre nous j’ai tutoyé les symptômes des maladies modernes. Ce sont les maladies de style de vie.
En effet, je vis dans un environnement moderne donc plutôt citadin, bien que j’habite dans une jolie maison avec un grand jardin, dans un endroit privilégié de la région parisienne. Mais dans ma maison aux murs en béton et avec tous les appareils électriques et électromagnétiques qui rayonnent, je suis déconnectée de mon milieu naturel. Je ne suis plus au contact de l’énergie magnétique de la terre (comme lorsqu’on marche pieds nus sur le sable ou sur la terre), de la lumière naturelle du soleil et des ions négatifs de l’air que l’on trouve au bord d’une cascade ou dans une forêt. Alors devant le constat de mon état physique, je décide d’agir pour venir en aide à mon corps. Il y a urgence.
J’éteins mon ordinateur et je ferme mon calepin de « choses à faire ». Par chance, le soleil brille à l’extérieur et la température est douce. Je passe alors en revue les parcs et forêts près de chez moi et je cours au plus proche; mon petit chien est de la partie! Et nous voilà nous promenant dans une forêt au milieu d’arbres dont certains sont sans doute centenaires, l’air y est pur et ressourçant, je savoure le silence teinté du chant des oiseaux. Lorsque j’entends le chant des oiseaux, mon coeur bondit de joie, comme si ces sons permettaient qu’une vague de bonheur me traverse la poitrine, sublimant lors de son passage toute « sombritude » dans mes émotions et mes pensées. Je me sens hors du temps, plus d’impératif, plus d’échéance.
Ici chacun est ce qu’il est sans chercher à en faire plus, à aller plus vite que la musique. L’arbre, le ciel, le soleil, le vent, l’oiseau, chacun suit le cours de la vie, à son rythme. Alors je ralentis encore et je m’installe sur un banc. Et je m’inspire de la nature…